Ressources connexes :
- La Bible, c’est des copies de copies de copies de copies !? [Évangile 21]
- Les Évangiles sont ils fiables ou ont ils été falsifiés ? [À toi de voir]
- La critique textuelle est-elle une menace à la défense de l’inerrance de la Bible ? [Le Bon Combat]
La transmission du texte du Nouveau Testament au fil des siècles l’a-t-il irrémédiablement criblé d’erreurs ? Au contraire, la fiabilité des copies manuscrites du Nouveau Testament à notre disposition est excellente et sans équivalent parmi tous les textes de l’Antiquité classique.
Comme l’explique le Dr Paul Maier (professeur d’histoire antique à la Western Michigan University), malgré que nous nous éloignons toujours plus de la date de la rédaction des textes originaux du Nouveau Testament, nos versions modernes s’améliorent d’année en année. Pourquoi ? Le recensement des archives manuscrites et la fin des guerres entre nations européennes ont donné accès aux érudits à beaucoup plus d’anciens manuscrits qu’avant. La King James Version de 1611 fut basée sur six textes bibliques. La English Revised Version de 1881 fut basée sur 2000 textes grecs. Et maintenant, nous avons plus de 5500 textes grecs.
Quatre points à retenir :
- Le christianisme est de loin la religion de l’Antiquité dont l’espace séparant la vie de son fondateur et la rédaction de son texte sacré est le plus court. Jésus-Christ étant mort vers l’an 33, la rédaction du Nouveau Testament commença vers 48 en se basant sur le compte-rendu de plusieurs témoins oculaires ayant assisté aux événements relatés et se corroborant entre eux, une tradition orale bien ancrée et standardisée sous forme de crédos rythmés (faciles à mémoriser), et même des textes remontant jusqu’à l’aube de l’Église, vers 34-35.
- Le Nouveau Testament est de loin le texte de l’Antiquité dont l’intervalle de temps entre la rédaction de l’original et la date des manuscrits qui nous sont parvenus est le plus court. La rédaction du Nouveau Testament s’est échelonnée entre 48 et 94, à l’intérieur de la durée de vie des nombreux témoins de la vie de Jésus de Nazareth, y compris celle des témoins hostiles qui auraient servi de contrepoids si de fausses informations avaient circulé à son sujet. Il existe encore un papyrus de l’Évangile de Jean daté autour de l’an 115 grâce à la paléographie (étude de la forme des lettres). Il y a également de nombreux papyrus et parchemins datant des IIe, IIIe et IVe siècles qui ont survécu à l’épreuve du temps. Nous avons ainsi des copies jusqu’à la troisième génération après la rédaction des originaux.
- Le Nouveau Testament est de loin le document de l’Antiquité dont nous disposons du plus grand nombre de manuscrits anciens. Nous avons à nôtre disposition 5686 manuscrits en grec, plus de 10 000 manuscrits en latin, et 19 284 manuscrits en éthiopien, en slave, en arménien, en syriaque (araméen), en copte (égyptien), en géorgien et en d’autres langues. Cela fait au total plus de 24 270 manuscrits. Par comparaison, il ne nous reste seulement dix copies manuscrites de la Guerre des Gaules de Jules César !
- Le Nouveau Testament est le document classique de l’Antiquité qui a été transmis avec le plus grand degré de pureté et d’exactitude. La concordance des milliers de manuscrits grecs à notre disposition est exceptionnelle et inégalée : elles sont identiques entre elles à 98.5 %. Les variations mineures s’expliquent principalement par l’emploi de synonymes et par des différences d’orthographe et de syntaxe. Les divergences les plus sérieuses n’affectent aucune des doctrines du christianisme. Pourtant, ces nombreuses copies proviennent de milieux géographiques très différents et éloignés, et leur rédaction s’étale sur plusieurs siècles. De surcroît, sans même avoir accès à ces milliers de copies de la Bible, nous pourrions reconstituer le Nouveau Testament en quasi-totalité (à l’exception de onze versets) seulement avec la multiplicité des citations (36 289 au total) contenues dans les divers écrits des Pères de l’Église ayant vécus aux IIe et IIIe siècles.
Références bibliographiques :
- Josh MCDOWELL, Le verdict – Complément d’enquête, Nîmes, Éditions Vida, 2007, 815 pages.
- Lee STROBEL, Jésus : La parole est à la Défense ! (comme dans un tribunal), Nîmes, Éditions Vida, 2001, 312 pages.
On trouvera un tableau comparatif en français ici : Erreurs de la Bible : Peut-on croire ce que dit le Nouveau Testament à propos de Jésus ? [À toi de voir]
Et un tableau comparatif en anglais plus complet ici : Manuscript Evidence for Superior New Testament Reliability [Christian Apologetics & Research Ministry]
Puis la liste de la trentaine de papyrus bibliques grecs antérieurs au IVe siècle :
Numéro de classification | Contenu du manuscrit | Localisation actuelle | Précision datation |
p1 | Évangiles | Philadelphie, É.-U. | IIIe siècle |
p5 | Évangiles | Londres, Angleterre | IIIe siècle |
p13 | Épîtres de Paul | Florence, Italie | Vers 300 |
p15 | Épîtres de Paul | Le Caire, Égypte | IIIe siècle |
p16 | Épîtres de Paul | Le Caire, Égypte | Vers 300 |
p18 | Apocalypse | Londres, Angleterre | Vers 300 |
p22 | Évangiles | Glasgow, Écosse | IIIe siècle |
p23 | Épîtres générales | U Illinois, Urbana, É.-U. | Début IIIe |
p27 | Épîtres de Paul | Cambridge, Angleterre | IIIe siècle |
p30 | Épîtres de Paul | Gand, Flandre | IIIe siècle |
p37 | Évangiles | U Michigan, Ann Arbor, É.-U. | Vers 300 |
p38 | Actes des Apôtres | Chester, Pennsylvanie, É.-U. | Vers 300 |
p39 | Évangiles | Chester, Pennsylvanie, É.-U. | IIIe siècle |
p40 | Épîtres de Paul | Heidelberg, Allemagne | IIIe siècle |
p45 (séparé en deux) | 4 Évangiles, Actes des Apôtres | Beatty # 1 : Dublin, Irlande & Vienne, Autriche | IIIe siècle |
p46 (séparé en deux) | Majorité de 8 Épîtres de Paul et de l’Épître aux Hébreux | Beatty # 2 : Dublin, Irlande & U Michigan, Ann Arbor, É.-U. | Vers 150-200 |
p47 | Majorité de l’Apocalypse | Beatty # 3 : Dublin, Irlande | Fin IIIe |
p48 | Actes des Apôtres | Florence, Italie | Fin IIIe |
p49 | Épîtres de Paul | New Haven, Connecticut, É.-U. | Fin IIIe |
p52 | Jean 18:31-33/37-38 « Je suis le Roi » |
Bibliothèque John Rylands, Manchester, Angleterre | Vers 115 |
p64 | Évangiles | Oxford, Angleterre | Vers 200 |
p65 | Épîtres de Paul | Florence, Italie | IIIe siècle |
p66 | 2/3 de l’Évangile selon Jean | Bodmer # 2 : Genève, Suisse | Vers 125-175 |
p67 | 1/3 de l’Évangile selon Matthieu | Fondation St-Luc l’Évangéliste, Barcelone, Espagne | Vers 200 |
p70 | Évangiles | Occidental College, Los Angeles, É.-U. | IIIe siècle |
p72 | Épître de Jude et les deux Épîtres de Pierre complètes | Bodmer # 12 : Genève, Suisse | Vers 300 |
p75 (séparé en deux) | Évangiles selon Luc et Jean | Bodmer # 14-15 : Genève, Suisse | Vers 175-225 |
Référence : le site web du CARM mentionné précédemment ↑.
« Faire preuve de scepticisme quant au texte final du Nouveau Testament, c’est permettre à toute l’Antiquité classique de sombrer dans l’obscurité, car il n’existe aucun document de cette période ancienne qui bénéficie d’un témoignage bibliographique aussi attesté que le Nouveau Testament. » — John Warwick Montgomery