Archives mensuelles : mars 2011

La montée du christianisme à Rome

L’historien spécialiste de la culture gréco-latine Paul Veyne donne son explication sur les raisons du succès du christianisme dans l’Empire romain et l’Europe du Haut Moyen Âge :

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Quand notre monde est devenu chrétien est le livre de bonne foi d’un incroyant qui cherche à comprendre comment le christianisme a pu, entre 300 et 400, s’imposer à tout l’Occident. À sa manière inimitable, érudite […], Paul Veyne retient trois raisons. Un empereur romain, Constantin, maître de cet Occident, converti sincèrement au christianisme, veut christianiser le monde pour le sauver. Il s’est converti parce qu’à ce grand empereur il fallait une grande religion. Or, face aux dieux païens, le christianisme, bien que secte très minoritaire, était la religion d’avant-garde qui ne ressemblait à rien de connu. Constantin n’a pas imposé le christianisme par la force, mais s’est borné à aider les chrétiens à mettre en place leur Église, ce réseau d’évêchés tissé sur l’immense Empire romain.

363 et 394, les années fatidiques

Paganisme et christianisme coexistent donc en 313. Mais l’Église veut vite le pouvoir. Le paganisme se limitait à des gestes rituels. Le christianisme s’approprie les consciences. À deux reprises, tout manquera néanmoins de basculer. Veyne donne deux dates clés : 363 et 394. Que se passe-t-il ? En 363, Julien l’Apostat meurt prématurément. Helléniste de pointe, cet Empereur païen a essayé d’enrayer la progression du nouveau culte. Tout se jouera dans le choix de son successeur. Le païen Sallustius décline. Ce sera le chrétien Jovien, choisi par défaut.  En 394, à l’issue d’une guerre civile entre chrétiens et païens, Théodose fait du christianisme la religion unique et officielle de l’Empire. Le paganisme devient sursitaire. L’école païenne d’Athènes pourra tenir jusqu’en 529, le temple d’Isis à Philae jusque vers 550.

Source : Tribune de Genève via Libéraux.org.

Voir aussi cet article : Paul Veyne et le Dieu unique [Le Point]

Dans Quand notre monde est devenu chrétien, Paul Veyne montrait en quoi le basculement de l’Empire romain vers le christianisme en 312 aurait été le fait du prince, Constantin. Une thèse à laquelle répond Marie-Françoise Baslez, spécialiste des premiers âges du christianisme et de Saint Paul. Pour cette historienne, le basculement fut préparé par le bas : des conversions individuelles existaient, des maillages plus ou moins distendus s’étaient formés. Les persécutions violentes des années 250 ont, d’une certaine façon, popularisé la nouvelle religion. Des notables, des intellectuels, l’ont adoptée — bien avant le ralliement de Constantin.

Source : Le Figaro.

En trois siècles, le christianisme est passé de la situation de religion minoritaire, illégale et parfois persécutée, éclatée en communautés dispersées et très hétérogènes, au statut de religion d’Empire, dans le cadre unifié de l’Église. Comment un tel événement a-t-il pu se produire ? Le débat porte aujourd’hui sur le rythme et les acteurs de cette évolution remarquable.

Fut-elle réellement brutale et inattendue jusqu’au choix personnel de Constantin qui transforma en religion d’Empire une secte que rien ne prédisposait à un tel destin ? Ou, cette évolution, s’inscrit-elle dans la longue durée, par la volonté même des chrétiens d’être dans le monde, d’utiliser au mieux réseaux et moyens de communication pour diffuser le message évangélique, et ce, à l’instar de saint Paul.

Les enjeux de ce débat sont à l’évidence cruciaux et profondément ancrés dans l’actualité (racines chrétiennes de l’Europe, multiculturalisme et communautarisme, etc.). Se basant sur une approche sociologique permettant de renouveler questions et réponses, fruit de plus de vingt ans de recherches et de publications, Comment notre monde est devenu chrétien offre au grand public la synthèse qui manquait.

Source : Quatrième de couverture sur Librairie La Procure.

Nous pouvons écouter le débat d’une heure sur la conversion de l’Empire romain entre Paul Veyne et Marie-Françoise Baslez sur Public Sénat.

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